Par ailleurs, il est à noter que les réserves mondiales en phosphore sont quasi épuisées. Or, l’urine en contient naturellement. Dans ce cas, pourquoi se priver de cette ressource. En extrapolant, nous pourrions dire que dans un avenir plus ou moins proche, l’urine pourra constituer une ressource en phosphore non négligeable
Que deviennent les sous-produits ?
Avec le procédé des toilettes sèches on peut considérer les matières collectées comme des sous-produits et non pas comme des déchets. En effet, les urines et les fèces sont des matières organiques ayants des pouvoirs fertilisants importants.
L’Urine : un engrais naturel
L’urine est un engrais liquide à action rapide, surtout riche en azote. Mais elle contient aussi du phosphore, du potassium, du soufre ainsi que des oligo-éléments. Ces éléments sont pour la plupart sous une forme directement assimilable par les plantes.
Sa composition diffère en fonction de l’alimentation de chaque personne. Mais on considère qu’elle contient entre 3 et 7g d’azote par litre, 1 à 1,5g de phosphore et de potassium.
C’est un engrais qui donne en général les mêmes résultats que l’utilisation d’engrais minéraux et qui peut les remplacer efficacement et à moindre coût.
Quand elle est collectée séparément des fécès, l’urine peut être valorisée directement. Elle est considérée comme stérile lorsqu’elle sort du corps et ne contient pas d’éléments pathogènes. Cependant, il est fortement préconisé de la diluer avec de l’eau (1 litre d’urine pour 10 litres d’eau) avant de l’utiliser comme engrais.
Les litières de Toilettes Sèches : un amendement naturel
Au fur et à mesure de l’utilisation des toilettes sèches, les fèces et l’urine (si elle n’est pas collectée séparément), se mélangent avec la fraction ligneuse ajoutée (sciure, copeaux…). On parle alors de litières de toilettes sèches. Une fois ces sous-produits collectés, ils sont intégrés dans des procédés de dégradation biologique tels que le compostage et/ou la méthanisation. Ils sont alors transformés en un amendement.
Les objectifs de ses transformations sont :
- Hygiéniser les litières en abattant leurs concentrations en éléments pathogènes, (présents naturellement dans notre organisme, dans les fèces et dans l’environnement) ;
- Transformer les matières organiques en humus plus facilement assimilable par les végétaux ;
- Structurer le sol sur lequel le compost va être épandu.
Dans le cas d’un compostage individuel dans votre jardin, il est préconisé de réaliser la phase de compostage sur une période de 24 mois, soit 2 années, pour que les concentrations de la flore pathogène soient correctement abattues. Il faudra également veiller à respecter un certain nombre de règles de bonne conduite du compostage.
Le compost issu des litières de toilettes sèches est une véritable bénédiction pour les sols. D’une part parce qu’il est riche en azote, potassium et phosphore directement assimilables par les végétaux, d’autre part parce qu’il va structurer et aérer le sol. Cela favorisera ainsi le développement de la vie de micro et de macro organismes indispensables à l’obtention d’un sol de bonne qualité.
Pour information
Le compost obtenu respecte les normes NFU 44-051 et NFU 44-095 (norme qui fixe des valeurs limites pour des impuretés non organiques, micropolluants chimiques et agents pathogènes pour les plates-formes collectives). Même s’il est possible d’utiliser le compost de toilettes sèches dans son potager, nous préconisons plutôt de le valoriser sur les plantes ornementales.
Vous trouverez ci-dessous un schéma explicatif des filières existantes pour la collecte et la valorisation des sous-produits de Toilettes Sèches. Celui-ci est le résultat d’une étude approfondie de ces différentes filières par le Réseau d’Assainissement Ecologique dont ECOterre est membre depuis sa fondation (en partenariat avec l’ADEME, Toilettes du Monde, LABOCEA, l’INSA, LEESU et DEEP).